Histoire du club de Toulouse
On connait l’attractivité de la « ville rose » grâce à sa technopole européenne mais aussi à sa cité universitaire. Plusieurs hockeyeurs originaires des Alpes, qui étaient venus résider pour des raisons professionnelles dans la préfecture de Haute-Garonne, furent à l’origine de la création du Toulouse Hockey-Club.
L’histoire débuta en 1967 lorsqu’un entrepreneur local, qui s’appelait Jean Dasque, décida de construire à Toulouse la patinoire de Bellevue. Cette piste, située chemin de la Salade Ponsan, avait la particularité d’être un véritable « mouchoir de poche » puisqu’elle mesurait moins de trente mètres de long et seulement dix-sept mètres de large ce qui ne représentait même pas la moitié de la surface d’une patinoire normale !
Cette période épique d’apprentissage du hockey sur le « glaçon » de Bellevue permit tout de même la formation d’un petit nombre de joueurs qui constituèrent au bout d’un certain temps la première équipe senior. Lorsque le Toulouse Hockey-Club fut officiellement créé et afin d’augmenter rapidement les effectifs, les dirigeants décidèrent à la fin de l’année 1967 et au début de 1968 de lancer une campagne de recrutement parmi les jeunes que l’on voyait régulièrement lors des séances publiques à la patinoire.
Faute de pouvoir utiliser une patinoire règlementaire à Toulouse, le président du club de Font-Romeu de l’époque et son homologue de la ville rose décidèrent de créer une « entente ». C’est ainsi qu’une fois par semaine un minibus transportait les hockeyeurs du club de Toulouse jusqu’à la station de Font-Romeu ce qui nécessitait un long trajet de trois heures. Cette entente amicale finira par s’achever au bout de cinq ans avec l’émancipation sportive des hockeyeurs de Toulouse.
La patinoire de la fraternité
Au cours de l’année 1969, Jean Dasque prit la décision d’investir dans une seconde patinoire, située avenue de Hers. Ce complexe sportif, qui prit le nom de « Patinoire de la Fraternité », était cette fois un peu plus grand avec des normes règlementaires.
Cette nouvelle patinoire, qui se trouvait dans la zone sportive des Argoulets, était en effet un bâtiment très léger constitué d’une simple charpente métallique bardée de tôles qui ne devait pas normalement durer plus de trente ans mais qui résistera finalement à l’usure du temps pendant une décennie supplémentaire…
C’est ainsi que la piste de la Fraternité fut aménagée sans aucun gradin ni vestiaire et, au moment de son inauguration, il n’y avait même pas de balustrade ! De plus, à ses débuts, la patinoire n’avait même pas de toit. La patinoire de la Fraternité se trouvait donc en plein air. Confrontés à ces conditions très spartiates, lorsqu’ils devaient disputer des matches, les hockeyeurs toulousains devaient s’équiper dans le local des machines ou dans le vestiaire du public. Ensuite, faute d’installation, ils se douchaient en rentrant chez eux…
Quoi qu’il en soit, les membres du THC étaient bien contents de pouvoir enfin utiliser une piste de glace aux normes réglementaires et ils ne firent pas la fine bouche. Du coup, à partir du mois d’octobre 1969, trois entraînements réguliers furent organisés chaque semaine en début de soirée et quelques matches amicaux furent programmés au cours de la saison sportive.
A la fin du mois de décembre 1969, le journal régional La Dépêche du Midi consacra un premier article sur le hockey sur glace en imprimant sur quatre colonnes ce long titre : « Toulouse-Hockey-Club, créé il y a trois ans manifeste aujourd’hui une très encourageante activité ». Le journaliste souligna à la fin de son reportage, illustré par une photo, que l’effort du THC était surtout axé sur la formation des jeunes hockeyeurs.
Lors de la saison 1970-1971, l’entente entre Toulouse et Font-Romeu inscrivit pour la première fois une équipe dans le championnat de France de la Division 3.
Au début de l’année 1974, les dirigeants toulousains décidèrent de reprendre leur liberté totale en mettant définitivement un terme à l’entente avec Font-Romeu. La raison principale de ce divorce fut que le THC avait désormais assez de joueurs sur place pour former ses propres équipes.
Le THC fusionne avec le club omnisports du Stade Toulousain
Le nouveau président de l’association, prit alors une décision spectaculaire en acceptant que le THC fusionne cette fois avec le club omnisports du Stade Toulousain qui était surtout célèbre pour son équipe professionnelle de rugby. Cette démarche avait comme objectif précis de faire construire une patinoire juste à côté du nouveau stade de rugby qui était en projet. Malheureusement, la patinoire ne vit jamais le jour car, faute de moyens financiers suffisants, la priorité des nouvelles installations fut donnée aux deux principaux sports du Stade Toulousain, le rugby et le tennis.
En attendant cette nouvelle piste tant désirée, remontons le cours de l’histoire car le club de Toulouse allait vivre entre-temps une période absolument mémorable. En effet, en 1979, l’équipe de Toulouse accède à la Division 2 après avoir végété depuis sa création dans l’anonymat de la ligue du Sud-Ouest.
Les élus de la mairie de Toulouse, commencèrent également à manifester de l’intérêt pour le club local de hockey sur glace comme en témoigne un article publié à cette époque dans le journal local La Dépêche du Midi où apparaissait une photo montrant le candidat maire, Dominique Baudis, qui était venu féliciter les hockeyeurs du Stade Toulousain dans leur vestiaire à l’issue d’une victoire à domicile contre Annecy.
L’année 1989 fut une date très importante dans l’histoire du club de Toulouse puisqu’il y eut, non seulement l’ouverture officielle de la patinoire de Blagnac, mais la section de hockey sur glace du club omnisports du Stade Toulousain fut également contrainte de voler désormais de ses propres ailes. Pourtant, à première vue, tout allait pour le mieux semblait-il puisque la nouvelle patinoire de Blagnac, située avenue du général de Gaulle, était non seulement aux normes olympiques (60 X 30), mais elle avait de plus une capacité de 1200 places grâce aux précieux conseils de l’ancien président du Comité national du hockey sur glace, le regretté Henri Laffit, qui avait pris la peine de se déplacer en personne à Blagnac afin de superviser les travaux.
Le problème qui se posait alors au club de hockey était que ses heures de glace étaient restreintes car il devait partager son temps avec pas moins de sept clubs de patinage artistique ! Du coup, le président Gérard Barthe décida de réunir les deux adjoints aux sports des villes concernées, à savoir André Brouat (Toulouse) et Jacques Raynaud (Blagnac) pour trouver une solution qui permettrait de rationaliser la disponibilité des deux pistes. Ces deux adjoints, qui étaient des anciens rugbymen du Stade toulousain, donc très copains, tombèrent d’accord pour créer un club de hockey sur glace commun aux deux villes. Le projet fut bien avancé puisque le président Gérard Barthe et André Brouat, puis Jacques Raynaud, tombèrent d’accord pour proposer que le nouveau club de hockey prenne le nouveau nom très consensuel de « Stade Blagnaco-Toulousain » et garde les couleurs rouge et noir traditionnelles du Stade.
Malheureusement, lorsque cette demande fut transmise officiellement aux membres du Comité directeur du Stade Toulousain, ces derniers refusèrent cette proposition pour conserver leur tradition et ne pas mêler la ville de Blagnac dans leur association omnisports. C’est donc à contrecœur que la section de hockey sur glace du Stade Toulousain fut mise en sommeil d’autant que les relations avec l’équipe dirigeante du club omnisports étaient malgré tout excellentes. C’est ainsi que le club changea de nom pour devenir en 1989 une entité totalement autonome sous le nom de Toulouse-Blagnac Hockey Club (TBHC).
Toulouse Blagnac Hockey Club - Les Bélougas
L’équipe senior du TBHC allait porter dans le futur le surnom des « Bélougas », un choix qui fait référence non seulement à la baleine blanche visible sur le logo, mais aussi, par une astucieuse ressemblance, au fuselage démesuré du cockpit de l’avion-cargo construit par Airbus Industries dont le siège de l’entreprise se trouve à Toulouse.
Le sujet récurrent de l’état préoccupant de la patinoire de la Fraternité revint au premier plan au mois d’avril 2004. Dans un article de la Dépêche du Midi, le rédacteur expliqua le problème en ces termes :
« A Toulouse, c’est le sujet qui fâche. La patinoire de la Fraternité fermera ses portes le 20 avril sans qu’aucune alternative ne soit proposée aux clubs. Un dirigeant nous a confié : Jusqu’ici nous avions toujours entretenu de bonnes relations avec la mairie, mais là, nous avons été franchement surpris d’apprendre la fermeture de la patinoire de la Fraternité par la bande, sans que personne ne prenne la peine d’avertir les présidents. En effet, c’est via ce qu’ils appellent Radio patinage, que les présidents des quatre clubs de glace de Toulouse, ont appris, au cours du week-end, la fermeture de la patinoire de la Fraternité à partir du 20 avril. Venus hier matin s’informer auprès du service des sports du Capitole, les présidents des clubs de glace sont restés sur leur faim. Car si la date de fermeture de la patinoire, en raison du mauvais état de la toiture leur a bien été confirmée, ils ont aussi eu la surprise d’apprendre qu’ils ne pourront pas être reçus par les responsables municipaux du service des sports avant, au mieux, mardi ou mercredi prochain. Il faudra donc attendre encore une semaine pour que les 875 patineurs et les 7 salariés des quatre clubs toulousains sachent exactement à quelle sauce ils vont être mangés.
Mais tant sur le plan sportif que financier l’avenir est gravement compromis. Pour tenter de désamorcer la bombe, la mairie fait valoir que la patinoire de Bellevue, fermée pour travaux depuis juin 2001, et dont la rénovation a été retardée à l’issue de l’explosion de l’usine AZF, rouvrira le 26 avril. Les clubs ne subiraient donc officiellement que dix jours de carence. Mais cette version officielle fait sourire de dépit les présidents des clubs, qui font valoir qu’on ne peut pas remplacer une patinoire aux dimensions olympiques de 60 x30 mètres par une autre de 26 x 15 mètres, à peine suffisante pour accueillir les cours d’initiation. Pour les clubs, la seule solution raisonnable consisterait à implanter une patinoire mobile pour terminer la saison, et poursuivre les entraînements durant les 18 mois, au minimum, que devrait durer la reconstruction de la patinoire de la Fraternité. Mais le temps presse, et le peu d’empressement dont fait preuve la mairie pour réunir les présidents ne laisse guère augurer d’issue positive. Dans une discipline telle que le ballet sur glace, Toulouse est pourtant la ville la plus titrée de France avec six titres de champion de France pour l’équipe élite et une équipe espoir championne de France en titre. Sans solution de remplacement, la participation des patineurs toulousains aux championnats de France de danse, de patinage artistique et de balais sur glace programmés dans quelques semaines est fortement compromise. Durant la journée d’hier, Jean-Claude Paix, adjoint responsable des sports à la mairie de Toulouse est demeuré injoignable. La mairie vient d’annoncer qu’un nouveau complexe sportif Patinoire-Piscine serait construit d’ici 2007. D’ici là, la patinoire actuelle pourra être utilisée par les clubs, avec probablement les quelques restrictions météo (pluie et vent) que nous connaissons depuis l’année dernière. Les matches et entrainements de l’équipe première du TBHC se déroulent à la patinoire de Blagnac. Ces équipements étaient anciens et d’un concept dépassé. Alors qu’une rénovation devait être lancée en 2001-2002, les évènements d’AZF (7 piscines détruites) ont obligé la ville à utiliser intensément le complexe sportif. De fait, l’exploitation forte du complexe a accéléré sa vétusté avec l’apparition de dysfonctionnements divers : émanations de chlore pour la piscine, fragilités de la charpente pour la patinoire… Les clubs de natation ont pu être déplacés sur d’autres piscines, en particulier du fait de la remise en service des piscines détruites par AZF.
Concernant les trois clubs de patinage, ils ont pu poursuivre leurs entraînements sur l’ancienne patinoire à la seule réserve de la fermeture du site en cas de conditions météorologiques extrêmes. Les particuliers ont bénéficié, de leur côté, de la réouverture de la patinoire Bellevue rénovée.
Plutôt que de restaurer l’ancien complexe de la Fraternité, obsolète et ne correspondant plus aux besoins modernes, la ville de Toulouse a décidé de créer un nouveau complexe moderne et adapté à de nouveaux besoins. En outre, profitant des facilités générées par la ligne A prolongée du Métro, la ville a décidé de déplacer le complexe à proximité de la station de Métro Argoulets. »
En attendant leur nouvelle patinoire prévue pour 2010, les Bélougas devaient évoluer encore à Blagnac Lors du lancement de la saison 2009-2010, le plus gros chantier du club, bien qu’il ne dépende pas de lui, restait la construction de la nouvelle patinoire des Argoulets, qui devait permettre au club de se stabiliser et de disposer d’un solide outil de travail, lui évitant d’avoir à jongler, en fonction de la météo, entre la patinoire de Blagnac, celle de Bellevue et celle de la Fraternité… Heureusement, les conditions d’utilisation de cette dernière avaient été assouplies après une fermeture provisoire puis une exploitation réservée uniquement aux associations sportives, et elle n’était plus interdite d’accès par temps de pluie.
Au mois de septembre 2011 la nouvelle patinoire baptisée « Alex Jany » et située au numéro 7 du chemin du Verdon, remplaça la vieille « Fraternité » qui fut rasée pour laisser la place à des logements sociaux sur le site des Argoulets à Toulouse. Pour l’anecdote, le nouveau complexe piscine et patinoire Alex Jany (capacité 900 places) emprunta son nom à un grand nageur né à Toulouse en 1929, qui fut 26 fois champion de France et détint 7 records du monde ainsi que 15 records d’Europe. Désormais, la nouvelle patinoire Alex Jany devint la piste de glace dédiée et réservée principalement au hockey mineur.
Lors de la saison 2013/2014 « En travaux », c’était le slogan du moment car le chantier de la patinoire de Blagnac connaissait des retards techniques, et les Bélougas n’avaient toujours pas pu la réintégrer. Heureusement, ils disposaient de la patinoire Alex-Jany de Toulouse, qu’ils n’avaient pas prévu d’utiliser pour accueillir des rencontres compte tenu de sa capacité plus limitée. Plutôt que de jouer trop longtemps à l’extérieur, le TBHC s’est finalement résolu à commencer sa saison à domicile sur cette seconde glace jusqu’au mois de novembre.
Depuis le club évolue au mieux des possibilités offertes par les patinoires des deux villes.
Le parcours des équipes séniors du TBHC jusqu'à nos jours
De 1970 à 2005, l’équipe première de Toulouse a disputé 30 championnats seniors : 11 en D3 (6 avec le Sud-Ouest et 5 avec le Languedoc), 17 en N2 et 2 en N1.
Toulouse a disputé 6 phases finales de D3 : 5 pour l’équipe première en 87,88,89,90, et 91 et 1 pour l’équipe réserve en 2005.
Toulouse a été champion de France de N2 en 1998 et 2014.
L’équipe réserve a disputé 3 championnats : 2 avec le Sud-Ouest et 1 avec le Sud-Est.
Dans la hiérarchie nationale, Toulouse se classe (par décennies) :
- 58° (sur 87 équipes recensées) lors des années 70 ;
- 31° (sur 112) lors des années
- 80 (la réserve est 94° sur 112) ;
- 31° (sur 136) lors des années 90 ;
- 36° (sur 105) lors des années 2000 (la réserve est 74° sur 105).
Le meilleur classement obtenu par Toulouse se situe au 19° rang national (sur 60 équipes recensées) lors de la saison 1980/81.